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Jeux de Mots et de Pouvoir

Premier arc, troisième conte, seconde partie


La Complainte des Amants



Il est des lois auxquelles jusqu'aux dieux éternels se plient sans peine. Toute vie est vouée à la mort, et toute mort devenue vie appelle la non-vie. Les sombres nécromanciens des mausolées délabrées de Noireplaine connaissent la rengaine. Eux qui luttent contre la mort et la vie sont contraint et maudits d'étudier l'hérésie ultime qu'est la non-vie, fille pervertie issue du viol impie des lois naturelles ainsi meurtries.


Il ne s'était passé qu'une dizaine de mois quand la sentence rattrapa la terre idyllique d'Aedyl. Il ne s'en fut de peu que nul ne les remarque avant qu'il ne fusse trop tard, car les charognards mort-vivants s’abattirent durement sur les habitants et leurs enfants. Sa promise en danger, Orium apparut sauver sa protégée. Lui l'ayant déjà perdu une fois, son âme ne survivrait pas à cette perte tragique rendant vaines l'imposante magie fournis par une déesse attristé et un amant dévasté.



N'était-il pas beau, resplendissant dans son plus simple appareil, ses cheveux au vents dans un parfum de miel et ses plumes miroitant un soleil couchant aux teintes vermeilles ? Ses majestueuses ailes vibraient d'une magie providentielle, soufflant sur le monde comme une onde depuis d'autres lointains horizons, et s'étendait au dessus de sa stature musclée et intérieurement enragée. Jaillirent de ses mains des langues de flammes, des sphères couleurs opales et des fléchés astrales, toutes lancées dans une lamentation désespérée, pour contrer un mal se déversant sans peine sur les versants de la plaine.


Les charognes brûlent, crièrent, hurlèrent leurs douleur et leur peine, sans jamais s’arrêter de marcher ou de ramper. Déjà, de masses sombres dans le lointain, les fléaux du désespoirs se rependirent dans un chaos bâtard, mélange de cadavres animés, corps pestiférés, dépouilles putréfiées et entités décharnées.


La complainte d'Orium crut tout comme sa rage ténue, puissant dans les courants des magies antiques une puissance mystique, dépassant le cadre de sa condition physique. Ses ailes commencèrent à briller et à brûler, lentement, plume par plume, alors que la marée implacable approchait et que d'ardeur les flammes dédoublèrent. L'angélique amant en vint à prier avec ferveur et ardeur sa déesse et nouvelle mère, sans pour autan provoquer une réaction salvatrice, ni désespérer le jeune ange altruiste.


Malgré le courroux de l'ange, la putrescence incarnée de la non-vie se rependit toujours plus près des limites de la ville, mordant de crocs couverts de pus empestant la vermine purulente la vie de ceux n'ayant fuis le féroce fléau. Les ardentes flammes et les sphères opales glanées par delà la miroir de la réalité ne semblait guère avoir d'effet. Si l'une des abomination succombait à ses flammes, une autre surgissait du brasier encore consumant pour se repaître des proies délaissées par feu son compagnon. Si l'un des charognards meurtrier se disloquait sous l'effet d'une sphère d'opale, du sol ou du lointain jaillissant un autre prêt à reprendre la morbide besogne.


L'ange en brûla ses ailes. Il semblait écumer de flamme et de haine, incapable d'abandonner sa promise. Son feu étouffant ne semblait jamais faiblir, et des torrent de projectiles arcaniques fusait de tout son être, brisant l'assaut par sa seule présence. En vain.



Les mortels ne pouvaient lutter. Orium les étouffait de ses flammes, et les fourches, pioches, haches, épée, piolet, marteaux et arc semblaient se briser plus vitre que la marée implacable. Les barricades et autres défenses de fortune cédaient d'infortune sous les griffes et les crocs des horreurs indicibles de la non-vie. Un à un, tous succombèrent, leurs chaires dévoré et leurs os nettoyés, leurs nouveaux-nés tués dans les berceaux et les ventres, servant de mets de choix pour des prédateurs sans âme.



Il n'eut pas de fête ce soir là. Pas plus que de survivant. Seul se tenait sur les ruines décharnées et décrépies Orium et son inconsolable chagrin, sa peau brûlée et sa chaire tailladée là où autrefois, les barbares l'avait mutilé. Dépitée, la Grande Infanticide vint prendre dans ses bras son ange déchu, et l'emporta dans un sommeil éternel. Elle nota cependant que les ruines formaient, dans une macabre arabesque, le corps d'Aedyll, tel qu'il avait été sauvé, une année plus tôt.




La morale de cette sombre histoire est que les dieux ne peuvent tout faire. Aussi puissant soient-il, le destin ne saurait être changé par eux-même. Leur puissance est bien trop grande pour des actes qui, bien que nous dépassant, sont au final, bien peu de chose. Et quels qu'en fussent les recours, les hommes ne peuvent que subir les lois naturelles.

Ô, bien sûr, tout destin peut-être changé. Mais cela signifie changer le futur, et non le passé.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je vous souhaite la bienvenue en Terre Brumeuse. D'ailleurs, reposez-vous quelques temps à l'auberge de la Choppe Joyeuse, où si vous êtes assez chanceux, vous pourriez découvrir quelques bien vieilles histoires, racontées par un bien étrange individu.

L'aventure se termine, et bien qu'une histoire puisse être courte, le message ne peut pas forcément qu'en être niai ou heureux. Prenez garde, vous qui en appelez aux forces divines. Les dieux ne sont que des êtres vivants, après tout.

N'hésitez surtout pas à me faire part des fautes d'orthographe. J'ai beau les traquer, ces sales bêtes réapparaissent toujours.

N'hésitez pas non plus à me donner votre avis sur le sujet, en bien comme un mal, et à proposer quelques idées ou à formuler quelques remarques, afin d'améliorer vos prochaines lectures.

Je vous souhaite un agréable voyage, et à la prochaine. 


Partie 1 : fav.me/d8xe5k8

Conte précédent : fav.me/d8m5vom
Conte suivant : fav.me/d97w4hv


PS : à la base, la Grande Infanticide était censé abandonner les amants à leur sort, mais j'ai décidé de changer la fin. Ce n'est pas parce que j'ai quelques soucis que je dois vous les infliger, non mais ho !!
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